
28 de juillet de 2022
La Commission européenne a lancé en mars une consultation publique pour recueillir des initiatives analysant les facteurs de la fuite des cerveaux, ses conséquences à long terme pour l’Union européenne (UE) et les solutions possibles pour l’arrêter, voire l’inverser.
- Le projet SHERPA a identifié des recommandations spécifiques sur la manière d’inverser cette tendance et de revitaliser les zones rurales tout en retenant ou en attirant les gens.
- L'étude répond à la consultation publique menée par la Commission européenne sur la migration des personnes qualifiées dans les zones rurales
La Commission européenne a lancé en mars une consultation publique, qui s’est conclue en juin dernier, sur le thème « Fuite des cerveaux : atténuer les défis liés au déclin démographique » , en recherchant des initiatives analysant les facteurs de la fuite des cerveaux, ses conséquences à long terme pour l’Union européenne (UE) et les solutions possibles pour l’arrêter, voire l’inverser. La « fuite des cerveaux » désigne l’émigration d’individus qualifiés dont les talents et la formation ne sont pas adaptés à leur lieu d’origine. Les effets négatifs de cette migration se font sentir aux niveaux local et national et peuvent exacerber les problèmes dans les régions souffrant de dépeuplement.
Le projet SHERPA ( Sustainable Hub for Engaging into Policy with Rural Actors ) est un projet HORIZON 2020 qui rassemble des connaissances pour contribuer à la formulation de recommandations pour les futures politiques pertinentes pour les zones rurales de l'UE, en créant un lien science-société-politique qui donne aux acteurs ruraux les connaissances et l'autonomie nécessaires.
Dans ce contexte, SHERPA a souligné les défis posés dans les zones rurales par le dépeuplement, le vieillissement et la perte de main-d’œuvre. À cette fin, elle présente une série de recommandations spécifiques pour certaines régions d’Europe.
Dépeuplement en Espagne
SHERPA cartographie trois zones rurales en Europe où elle propose des solutions pour lutter contre la fuite des cerveaux :
1. Europe du Sud
- SHERPA a constaté qu’en Espagne , et plus précisément en Aragon, le manque de main-d’œuvre qualifiée adaptée aux besoins ruraux de la région est abordé par le biais d’instruments politiques . Ainsi, le gouvernement régional d'Aragon travaille sur une législation visant à donner la priorité à l'agriculture familiale pour faciliter l'accès des jeunes à la terre. De même, le Gouvernement d’Aragon gère des programmes qui offrent un soutien financier aux initiatives qui génèrent de l’emploi, en particulier pour les femmes. Elle encourage également les investissements pour augmenter et diversifier l’ offre culturelle , pour attirer et retenir les jeunes dans les zones rurales.
- En ce qui concerne le Portugal , SHERPA note que les immigrants sont une source de main-d’œuvre qui répond à la demande dans les zones rurales.
2. Europe du Nord
- Finlande : Elle s’engage à garantir l’enseignement secondaire aux jeunes des zones rurales. Pour y parvenir, elle s’appuie sur : l’utilisation de la numérisation dans l’enseignement pour combiner apprentissage mixte et apprentissage à distance ; coopération entre écoles, centres de formation et entreprises ; le transfert de bonnes pratiques de formation ; renforcer les ressources, les compétences et les approches locales des enseignants ; et promouvoir une migration de main-d’œuvre fluide pour répondre aux besoins en matière d’emploi.
- Le Danemark décentralise son offre éducative pour l’étendre au-delà des quatre plus grandes villes. La nouvelle législation élargit les possibilités d’éducation à travers le pays afin de répondre aux besoins des jeunes qui n’ont pas l’intérêt ou les ressources nécessaires pour déménager dans une grande ville. En créant des établissements d’enseignement en dehors des quatre grandes villes, les jeunes auront la possibilité de poursuivre leurs études plus près de leur ville natale et ainsi de rester dans la région et de répondre aux besoins du marché du travail.
Une étude récente montre que si les zones rurales veulent s’assurer une main d’œuvre qualifiée, elles doivent s’assurer qu’il y a des étudiants localement, car les jeunes ont tendance à rester dans la région où ils ont reçu leur éducation.
3. Europe de l'Est
- Bulgarie : L’agriculture est le secteur le plus important dans les zones rurales. Toutefois, étant donné que les technologies numériques, l’agriculture de précision et la bioéconomie stimuleront l’économie rurale dans les décennies à venir, le secteur a besoin d’une modernisation, nécessitant des investissements pour améliorer les compétences de la population et attirer des personnes hautement qualifiées dans les zones rurales pour occuper les emplois émergents.
Pologne : Dans les années à venir, la demande d’experts hautement qualifiés augmentera considérablement dans la région, tandis que la demande d’agriculteurs et de travailleurs moins qualifiés diminuera. Dans ce sens, une formation est nécessaire pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation.